Mobilisation des Infirmiers Anesthésistes
Le Gouvernement joue avec les nerfs des Infirmiers-Anesthésistes (IADE)
Depuis plus d’un an, les IADE du CHIC et de France, soutenus par la CGT, sont en lutte pour obtenir une juste reconnaissance statutaire et salariale de leur profession.
Le dédain ressenti et l'absence de volonté gouvernementale d'accéder aux légitimes revendications statutaires de leur filière induit un sentiment de mépris et de déconsidération. Les mesures salariales iniques appliquées à leur corps professionnel dans le cadre du Ségur de la Santé ne font que renforcer ce sentiment.
Côté cadre législatif, jusqu’en 2016 les choses étaient simples :
Coexistait d’un côté les 3 professions Médicales inscrites dans le livre 1er du Code de la Santé Publique (CSP) : les Médecins, les Chirurgiens-Dentistes et les Sages-Femmes et de l’autre les Auxiliaires Médicaux (appelés souvent Paramédicaux) inscrits dans 8 titres
au sein du Livre 3 du CSP : titre 1 : Infirmiers, ….
En excluant les professions de la Pharmacie, l’architecture des professions de santé se
résumait, en simplifiant un peu, aux professions Médicales indépendantes dans leur
domaine, et aux Auxiliaires Médicaux agissants sur prescription individuelle pour accomplir
des actes autorisés figurants dans leur décret de compétence.
En 2016, la loi modernisation de notre système de santé a créé dans le livre 3 du CSP
(Auxiliaires Médicaux) une « coquille législative » créant le principe d’une nouvelle catégorie
d’Auxiliaires Médicaux : celle des AMPA ou Auxiliaires Médicaux de Pratique Avancée.
Cette coquille législative reconnait, sans le définir en détail, le principe d’un degré d’autonomie de pratique accordé aux AMPA.
Il s’agit bien d’un simple degré d’AUTONOMIE et en aucun cas d’une INDEPENDANCE :
cette nuance sémantique est fondamentale.
Le degré d’autonomie et les pratiques sont définis individuellement pour chaque type
d’AMPA par une réglementation spécifique (décrets et arrêtés) qui est posée après
concertation de tous les acteurs de santé impliqués et avis des instances représentatives.
En toute logique et parce que depuis toujours ils en cochent toutes les cases, les IADE
souhaitent intégrer ce nouveau statut d’AMPA qui seul permet aujourd’hui de reconnaitre
leur degré d’autonomie de pratique à des Paramédicaux.
Cela permettrait aussi aux IADE de ne pas à terme être mis en concurrence ou remplacés par
des IPA (Infirmiers de Pratique Avancée) créés en 2018 et qui sont les premiers
paramédicaux à intégrer le dispositif « AMPA ».
A CONTRARIO, maintenant que le statut AMPA existe, ne pas intégrer les IADE dans ce
statut (qui n’est pas né de leur volonté) revient à les classer officiellement en tant que
stricts exécutants appliquant constamment et pour toute action des prescriptions ou des
protocoles.
Rappelons par ailleurs que la qualification requise pour être AMPA est le niveau Master et
que les IADE sont à Bac plus 5 avec au minimum 2 ans d’exercice professionnel depuis 1973,
que le Diplôme d’Etat d’Infirmier Anesthésiste est gradué Master 2 depuis 2014 et que leur
temps de formation initiale (identique dans toutes les écoles hospitalo-universitaires IADE
de France) est de 1000 à 2500 heures supérieur à celui des IPA (selon la mention et la
faculté).
AU FINAL :
LES IADE SOUHAITENT SIMPLEMENT ETRE CLASSES TEL QU’ILS EXERCENT AUJOURD’HUI,
DANS LA NOUVELLE CATEGORIE « AMPA » DES PARAMEDICAUX.
- Pour protéger leur niveau de formation et de qualification.
- Pour conserver l’ensemble de leurs champs de compétence qui démontrent tant leur utilité
durant les situations de crises et notamment la crise sanitaire exceptionnelle actuelle.
- Pour ne pas être remplacés ou mis en concurrence avec de futurs IPA d’anesthésie ou de
toute autre mention.
Tous les organismes Nationaux et Internationaux reconnaissent que l’exercice actuel des
IADE est un exercice en Pratique Avancée Paramédicale. Aucune modification n’est donc
nécessaire.
Ne pas reconnaitre les IADE en PA c’est menacer la survie du métier comme il existe aujourd’hui, c’est menacer aussi l’organisation de la spécialité Anesthésie-Réanimation comme elle existe aujourd’hui et c’est au final menacer la sécurité des patients.
Afin de porter ces revendications, depuis le Lundi 08 novembre et jusqu’au 18 novembre, l’ensemble des IADE du CHIC, soutenus par la CGT du CHIC, sont en débrayage reconductible.
